Hymne à Amaterasu
Celle qui vient là,
qui donc est-elle?
C'est Amaterasu-ô-mi-cami,
ma maîtresse, la Dame aux dix mille chars,
la Déesse-Soleil!
Comme une prière s'élève dans mon âme
la musique de ses mains
cristallisatrices du sang de son corps,
plus savoureux que les îles de la mer
et que la mer elle-même,
et plus enchanteur que la ville d'Osaka,
la Naniwa des anciens Nippons,
ou que le pavillon Shishin
où réside l'Empereur du Japon
et qui donne le vertige aux mortels,
stupéfaits par sa beauté,
comme par une substance
plus euphorisante que l'opium!
N'était la musique des mains d'Amaterasu,
je me trouverais aujourd'hui
égaré dans les ténèbres de l'Enfer,
parmi les fantômes des âmes mortes!
Aujourd'hui, grâce à la vision béatifique
de sa vulve grande ouverte et palpitante,
je puis enfin marcher dans la Voie Royale
qui est celle que suivent
les hommes et les femmes parfaits!
Et la beauté extrême du visage de la déesse
d'accoucher en moi de rêves
plus extravagants que le soleil
dont elle est la figure sacrée,
vénérée par le pieux peuple japonais,
en tant qu'Ancêtre de la dynastie régnante!
Puissé-je être assez pieux moi-même
pour voir en cette divinité solaire
la source de ma joie
et la cause de mon contentement présent
et de mon amitié envers les dames!
L'AME-PAGODE
RECUEIL INEDIT. DU 20 AU 30 AVRIL 2011