La Femme-Terre

La partie gauche de mon cerveau,
consacrée au rêve et à l'imagination,
reçoit fréquemment les coups de fouet
prodigués par ta croupe prodigieuse,
toute chaude sous la moire de ton jupon,
toute ronde, toute belle, toute circulaire,
toute musclée, toute élastique,
toute serpentine, toute puissante
et flammifère,
comme le magnifique cul d'une tigresse
partie à la recherche de gibier
dans la jungle du Vietnam
qui fait partie de mes rêves les plus intimes
ou les plus ambitieux!


Or, le coin de mer bleue
que j'aperçois de cette terrasse
qui fait face au Pacifique,
évoque pour moi,
quoi d'autre,
ton corps flexible et souple et agile
et doux et éthéré;
une mer faite femme,
un soleil fait chair,
une étoile du soir faite vulve
et une lune faite bouche!


Dans la torpeur méridienne
de cette station balnéaire où je me repose,
je regarde les jeunes femmes
en petite tenue,
en train de se diriger toutes
vers la plage de sable blanc
et, aussitôt, je me mets à étreindre
du regard
le gai tamarin
sous lequel je suis assis,
en songeant à la possibilité
de t'étreindre,
non pas des yeux,
mais de mes bras,
aussi musclés que ta robuste croupe,
but à jamais de mes caresses éperdues,
à la fois d'amoureux profane
et de poète sacré!


Ah! Puissé-je me métamorphoser
en le soleil des Tropiques,
sous lequel tu étaleras ta chair,
ô femme, ô mer, ô terre!

LA FEMME-TERRE

RECUEIL INEDIT. DU 04 AU 12 JUIN 2011