Le Gong d'Or


Ô damoiselle très chère à mon âme,
petit jouet de mon amour
et aise de mon coeur,
salut!


Ce que j'admire en toi,
c'est avant tout ta gracieuse petite croupe,
cette pierre musicale,
ce gong d'or
surgissant de la fontaine aux carpes dorées
et se jouant entre les beaux bananiers
qui poussent sur les bords de la fontaine!


Et ta merveilleuse hanche
de tournoyer ainsi qu'un tourbillon en Mer Jaune,
lorsque tu te promènes insouciante
dans le jardin où Bouddha est né,
il y a de cela quelques trente siècles,
oui, dans le jardin de Lumpini
dont les essences sont soeurs
de celles qui font battre ton coeur plus fort
et accélèrent le rythme
de tes pas de chatte siamoise!


Qu'il est ingénu et gracieux alors
le balancement de ton fondement
entre les colonnes opalescentes
de tes cuisses!


Et devant cette vision sainte et stupéfiante,
mon sexe de se dresser,
escomptant déjà la victoire de l'amour
sur les ténèbres
et le triomphe de la musique
intemporelle d'Asie
sur la barbarie moderne!


Car nous aspirons tous les deux
à la musique de cour chinoise
qui apaisera nos esprits,
las de la tourmente actuelle,
et nous rapprochera l'un de l'autre,
comme deux ramiers amoureux
sur le rebord de notre fenêtre!


Notre langage érotique deviendra alors
un gazouillis de ramiers
sur les branches d'un manguier
chargé de fruits et, plus tard,
le chant d'accouplement
de deux cygnes blancs!


Ô mon amour exquise,
je porte à mes lèvres ta jambe fine
de ballerine royale
et de danseuse extrême-orientale!


Ah! Comme tes tresses
retombent sur tes épaules,
comme des gerbes de tubéreuses!


Or, boire du nectar,
n'est rien en comparaison
avec la vision de ton corps nu,
en train de s'enrouler dans mes bras!


Car ton corps nu, c'est une cigale
qui chante dans l'après-midi d'été
et un cygne immaculé
qui s'élance dans l'onde silencieuse
d'un étang sacré!


LA FLEUR DE JADE

RECUEIL INEDIT. DU 02 AU 09 JUILLET 2011