Au plus Éblouissant des Diamants


Tu éblouis comme une étoile
composée de milliards de diamants
qui jettent chacun mille feux,
oui, tu es une étoile qui roule solitaire
dans l'espace,
à des myriades de lieues
de notre monde!


Et tu es la douceur de vivre,
exaltée par le ramage des oiseaux!
Oui, tu es plus douce qu'un vallon
au pied de l'Himalaya
ou que la montagne Hamakoûta,
séjour des musiciens célestes
qu'en Inde on appelle Gandarvâs!


Déjà, la gloire de ta beauté
s'est répandue jusqu'aux étoiles
les plus lointaines
et des bardes dans le bocages
du Souargâ,
le Paradis hindou,
te consacrent leurs hymnes,
où ils célèbrent le soleil radieux
de ta face épanouie comme un lotus
et la pleine lune de ta croupe
recourbée comme un luth!


C'est que ta vulve est
une longue et large avenue
bordée de palmes, de manguiers
en permanence fleuris
et de bananiers aux feuilles majestueuses,
comme tes cuisses dorées
par le crépuscule d'automne!


Seuls les hibiscus rouges
viennent y briser la monotonie
des grands arbres,
en apportant une note d'intimité
au si harmonieux ensemble
où l'homme se perd et se retrouve,
joyeux et libre,
comme un citoyen de l'univers
ou ainsi qu'un chevalier errant de l'amour,
ouvrant de nouveaux chemins
avec sa lance au bout floral
défendant de son sabre de rubis
le coeur de sa maîtresse
et faisant jaillir de son écu
mille flammes smaragdines!


Et ton fondement est une étroite sente
qui traverse de douces prairies
et des lacs à l'onde transparente
et bleue!


Or, tout ton corps est un fleuve
aux eaux copieuses et limpides
et qui, au lieu de rencontrer
des sables stériles,
se jette dans l'océan infini
où nagent avec grâce
les baleines blanches,
tant vantées par les poètes
et où des coraux rouges
forment des guirlandes animées!


Puissé-je connaître le bonheur,
un jour,
de te voir te jeter dans mes bras,
ô la plus belle des femmes,
aux seins parfumés de musc
et saupoudrés de poudre
da santal jaune,
comme font les Déesses!


VERS LE GOLFE DU BENGALE

RECUEIL INEDIT. DU 21 AU 27 AOUT 2011