Hommage à l'Inde


Je navigue en rêve
dans l'étroit bras de mer
qui sépare Sri-Lanka du sous-continent indien,
et cependant que je me tiens
sur le pont supérieur du navire,
une brise enchanteresse ébouriffe mes cheveux!


Et, pendant tout ce temps
qui semble interminable,
tu me parles sur un ton aimable
de ta religion,
si proche de celle de la Nature
qu'elle constitue le reflet de l'Esprit
résidant dans la forêt tropicale
ou sur les montagnes de Ceylan
aux innombrables cultures de thé
ou, enfin, dans les rivières
à l'onde alluviale!


Par les signes intelligibles
que tes très expressives mains
tracent dans l'air,
tu me fais comprendre la beauté
de l'amour que tu me promets
et avec les plus vives couleurs
tu me décris l'hospitalité
que je recevrai de la part
des gens de ton entourage
et du Roy de ta contrée,
située quelque part dans la vaste Inde,
ainsi que de la Reine
et de son cortège de danseuses et de danseurs,
de joueuses et de joueurs d'instruments!


Et je me mets alors à imaginer
les processions de ton Roy,
identiques à celles d'un Dieu de la Végétation
naissant et mourant à dates fixes,
oui, d'un Shiva indien
ou d'un Dionysos grec!


Et je m'exalte à l'idée
de rencontrer des bardes hindous
inventant quelque nouvelle légende
ou une nouvelle version du Râmâyana!


Car je sais pertinemment
que l'Inde, malgré une effroyable misère
et une épouvantable anarchie,
dues aux vicissitudes qui sont celles
d'une fin de cycle,
oui, l'Inde demeure
une immense réserve d'énergie,
la dernière, peut-être, de notre terre,
et si celle-ci s'amenuise,
il ne restera plus à l'humanité
qu'à périr dans la haine
et l'indignité!


Ô Inde, je célèbre en toi
la vraie Racine de la Culture Universelle,
et je reconnais en toi
le berceau de la Religion,
ainsi que des Arts et des Lettres
qui en sont les piliers!


Ô Inde, on ne louera jamais assez
ta Saveur,
on n'exaltera jamais assez
ta Grandeur
et ta native Majesté!


LE DANSEUR-ROY

PUBLIE PAR ENCRES VIVES. FEVRIER 2012