Ode à Dionysos Cornu


Ô Dionysos Tauromorphe,
aux deux cornes d'or sur le front,
toi qui es fait pour la musique suave,
la danse, les rires énamourés
et les ébats avec les jeunes filles,
tu as pourtant soumis l'Inde
en arrêtant les eaux
des fleuves Oronte et Hydaspe
et en apaisant l'Océan Indien!


C'est que tu concilies en toi
la guerre et la paix,
l'élan guerrier et l'élan amoureux,
la tendresse et la force,
la galanterie et la justice,
le badinage et la sainte colère!


N'est-ce pas toi qui,
quand tu descendis aux Enfers
afin d'y quérir ta mère,
morte foudroyée par Zeus,
tu reçus des marques d'obéissance
de la part de Cerbère,
ce chien de garde de l'Hadès,
aux trois gueules?


Oui, Cerbère frotta doucement sa queue
contre toi,
et, quand tu remontas de l'Enfer,
accompagné cette fois de ta mère,
il lécha de ses trois langues
tes pieds et tes jambes!


N'est-ce pas toi qui écrasas
la maison royale de Penthée l'Impie,
mis en pièces par sa propre mère,
prise d'un délire bachique?


Or, toi qui rendis fou furieux
le Roi de Thrace Lycurgue
qui avait tenté de s'opposer à ton culte,
épargne-moi, moi qui, à plusieurs reprises,
chantai le vin et le lait
que tes Bacchantes font sourdre des rochers,
ainsi que la couronne nuptiale de ton Ariane,
cadeau d'Aphrodite pour vos noces,
célébrées dans ton château de bronze
et d'or!


CHANTER ET MOURIR

RECUEIL INEDIT. DU 26 NOVEMBRE AU 06 DECEMBRE 2011