Aux Muses

Ô Muses
qui faites une douce musique
avec vos lyres d'or,
à ma naissance
vous vous êtes penchées
sur mon berceau
avec des regards favorables
à ma petite personne!


Voilà pourquoi,
je ne me suis pas distingué
au pentathlon,
je n'ai pas brillé
dans l'art hydraulique
ou dans celui des jardins,
je n'ai pas disputé
le premier prix
de la course à pied
et je n'ai pas connu le triomphe
sur le Champ-de-Mars,
comme un général romain!


Mais les jeunes femmes
aux croupes rebondies,
aux cuisses arrondies,
aux vulves saillantes,
aux seins opulents,
aux prunelles noires
et aux chevelures flottantes
ont fait de moi un poète lyrique!


Et certes, je n'ai pas encore été couronné
du laurier delphique!
C'est que la cité ne s'est pas encore prononcé
sur la valeur intrinsèque de mon oeuvre,
tous les augures se taisant à ce propos!


Mais, si un jour je commence à plaire
aux élus,
comme au commun des mortels,
c'est à vous,
ô Muses de l'Hélicon,
que je devrai cet honneur,
à vous, aux Bacchantes
et à Aristippe de Cyrène, mon maître à penser!


Ô ma Bien-Aimée, souvent dans mes songes
je me surprends à passer ma main sur ton pelvis,
à caresser tes fesses d'or,
à te poursuivre par les pelouses élyséennes
et à te suivre au milieu des eaux courantes,
et c'est la raison pour laquelle
je te chante si souvent sur ma lyre
qui doit tout à la beauté des jeunes femmes,
qu'elles soient Muses ou Bacchantes
ou simples mortelles!

CHANTER ET MOURIR

RECUEIL INEDIT. DU 26 NOVEMBRE AU 06 DECEMBRE 2011