À la Nuit Embaumée de Mai

Je chante la nuit embaumée
où ton corps se mêle à mon corps,
sous le baiser des fleurs de magnolia
et parmi les roses de Mai,
célébrées par les rossignols ivres d'amour!


Ô Déesse de la Beauté,
Vénus Bien-Aimée,
quel est donc ce mystère du désir charnel,
vieux comme le monde
et que connurent avant nous
nos pères et nos mères?


Et certes, nos ancêtres avaient le coeur déchiré
par les parfums du printemps
et les chants de rossignols
et de fauvettes brunes!
En fait, que savons-nous d'eux?
Sans doute, étaient-ils fous d'amour!


Ô fille désirée,
tu es plus suavement parfumée
que Karoun et que Balkis
et tes odeurs de femme
sont plus grisantes
que les senteurs qu'exhalent à l'aube
les jardins du Hedjaz!


Tes cheveux sont plus musqués
que le vent du Sud
qui souffle des oasis!
Et tes seins sont plus frais
que le vent du Nord
qui souffle des montagnes!
Et que dire de tes aisselles
qui sentent le mois d'avril?


Or, j'ai vu ta vulve:
Elle était un rubis
caché au fond d'une tulipe noire!
Et j'ai vu ton fondement:
Il était un jais
dissimulé dans le calice d'une rose blanche
convoitée par les abeilles!


Ô ma douce palme,
tes fruits innombrables sont mes hymnes à moi,
plus voluptueux que des lapins chauds!

UNE PAPAYE DANS LA BRISE

RECUEIL INEDIT. DU 17 AU 28 MARS 2012