Un Bonheur bref comme une Nuit d'Été


Aujourd'hui, le bonheur est passé près de moi,
sans que je cherche à le retenir,
puisque je sais qu'il sera plus bref
qu'une nuit de solstice d'été
et que demain il sera déjà loin de moi!


Or, à l'heure méridienne,
trois vierges sont passées
près de la terrasse de café
où je m'étais assis pour écrire!
Leurs prunelles noires étaient plus embaumées
que le musc de Chine
et leurs croupes étaient chargées
de gros fruits tropicaux,
tels que des pastèques ou des mangues!


Pourtant, le passage de ces jeunes filles
n'a pas arrêté ma vie!
Car, devant leur jeunesse,
j'ai songé à toi,
ô mon unique Aimée,
oui, à toi et à ton amitié
où l'ivresse de la beauté
est tempérée par une fraîcheur
de ruisseau du Liban!


Oui, tu es l'urne dont l'eau fraîche
je me verse sur le visage,
afin de guérir de la blessure
causée par un soleil printanier
trop brûlant!


Oh! Puissé-je boire l'eau de ton puits
dont la margelle a été attiédie par mes baisers!
Oh! Puissé-je descendre dans la grotte
où tu gardes tes trésors!


Je ferai tout cela,
tout en sachant que ta beauté est
une herbe médicinale
qui guérit du vertige du Néant,
mais peut rendre fou
celui qu'elle a guéri!


UNE PAPAYE DANS LA BRISE

RECUEIL INEDIT. DU 17 AU 28 MARS 2012