Le Poème De L'Oisiveté Romaine


De même que Jacob Böhme,
premier vrai philosophe allemand,
en regardant un plat d'étain,
eut la révélation des secrets de l'Univers,
moi, illuminé par Vénus,
en contemplant ta fesse gauche
grande offerte,
sur-le-champ je conquis la Terre,
pareille à ta croupe
sous le labarum constantinien
de ta chevelure mordorée!


C'est que ta hanche évoque,
par sa divine originalité,
les deux lions de marbre
de l'Arsenal de Venise,
de facture grecque,
et les chevaux de Saint-Marc,
dorés comme la chair de tes fesses
aux allures de balles d'airain!


Car ton postérieur est
le rouge boulet de bronze,
tiré de l'énorme canon
qui abattit une des portes de Constantinople
à l'endroit même, où, plus tard,
les sultans ottomans érigèrent
leur mirifique palais
de mille et une sidérales années!



Or, si jamais je parviens à pénétrer
dans la sainte ville de ta vulve
gardée de Dieu,
je ferai des cavaliers
qui m'auront suivi dans cette folle entreprise,
une massue d'argent
dont je sonnerai les cloches
de Saint-Pierre!


Et tes prunelles de féerie,
parées de paresse turque
et d'oisiveté romaine,
d'arrimer mon navire
à ton rivage d'amour,
abandonné au doux zéphyr
venant de l'Adriatique!


Ainsi, mon farniente napolitain
et ma solitude d'émir de Grenade
me permettant d'approfondir les choses,
j'obtiens par intuition
l'entière compréhension,
et de ton être et du monde,
tous les deux lents,
oisifs et aisés!


CONCUBINAGES D' OUTRE-MER

RECUEIL INEDIT. SEPTEMBRE 2004