Évocation de Sapho


Quand tu apparais devant moi,
c'est comme si, dans une nuit attique,
l'eau chantait sur les rameaux d'un myrte
ou sur les feuilles d'un rosier,
tant l'eau de tes yeux est fraîche,
et ton regard chante
comme aux premiers temps de l'humanité
chantaient les Muses de Piérie,
avec des voix de fauvettes
et de paroles apolliniennes
et des trémolos qui laissaient deviner
l'existence du nectar
que les Déesses et les Dieux buvaient,
avant de chanter!


Oh! Comme tu es belle
ainsi qu'une nue d'été
ou qu'une palme ombrageuse!


Oh! Comme tu es pleine de grâce
ainsi qu'une Atthide,
voire qu'une compagne de Sapho la Lyrique,
l'ornement de l'Hellade,
l'orgueil de la pleine lune,
lorsque celle-ci se lève sur Eressos,
la ville natale de la poétesse
la plus lunaire d'entre les poétesses grecques,
toutes des astres flamboyants
dans le firmament hellénique et méditerranéen
et qui brillent aux Propylées
de la Sagesse Divine
et planent au-dessus des choeurs de jeunes filles!


Moi qui suis un serviteur du Désir,
c'est en invoquant ces astres lointains
que j'inaugure chacun
de mes chants lyriques!


LE COEUR DE L’ETE

RECUEIL INEDIT. DU 18 AU 29 JUILLET 2012