Ode à une Grande Dame Alexandrine


Vêtu d'une gallabieh toute blanche,
comme le ventre d'un cygne blanc,
je marche à grands pas, sous le soleil,
vers ta demeure,
à l'ombre de laquelle
tu loges ton appétit de vivre
et ta fureur d'aimer,
jusqu'à ce que folie s'ensuive,
non pas la folie des grandeurs,
mais la folie par excès d'humilité
et d'effacement personnel!


Ô toi qui naguère étais
une petite fille égyptienne aux pieds nus,
te voilà aujourd'hui devenue
une grande dame alexandrine!
Or, tu n'es pas devenue telle
par un riche mariage,
mais par les mérites de ton âme
et par tes charmes naturels,
parmi lesquels il faut compter
ta brune chevelure, jamais teinte
et tombant librement sur tes épaules majestueuses,
tes yeux noirs
comme sur les portraits de Fayoum,
ton visage ovale,
ton menton doux, ni trop aigu, ni trop rond,
tes lèvres charnues,
ton nez fin,
tes oreilles discrètes,
ton front haut et bombé
et tes tempes aux petites veines bleues!


Et que dire de tes appas,
tels que ta hanche opulente
se dénonçant à travers la robe ample
à l'orientale,
comme la robe immaculée
d'une prêtresse d'Isis
s'adressant aux fidèles
par une litanie de mots chantés?


Mais, de près, tu demeures la fillette
aux pieds nus qui errait par les rues d'Alexandrie,
vive, aimable et espiègle!


Oh! Comme ta robe souligne
les volumes de ta croupe
et comme la brise estivale,
en jouant avec ta robe,
accroît la volupté
que tes fesses offrent
aux yeux connaisseurs!


LA NONNE DE LA LUNE

RECUEIL INEDIT.DU 30 JUILLET AU 09 AOUT 2012