De Neige et de Roses
Comment pourrait-on me reprocher
de convoiter ton corps,
moi qui suis hanté par le mystère de la maternité
et qui mérite donc
de jouir mille fois de ta chair,
ô toi qui es la plus belle des femmes?
En effet, ne mérité-je pas de contempler
cette chevelure flottante, admirablement châtaine,
ce front plus haut que le temple
où j'adore ton âme,
ce menton plus aigu
que le menton de la Reine d'Angleterre
Élisabeth la Première,
ce nez plus fin que le nez d'une déesse grecque,
ces lèvres si humides
qu'on les prendrait pour une cascade de perles roses,
ces oreilles plus tendres que le velours andalou,
ces yeux plus grands et plus noirs
que les yeux de Chimène
et ces paupières mieux peintes
que les paupières d'une tragédienne
du Siècle d'Or espagnol?
À quelle sainteté se vouer,
à celle de tes jambes,
plus blanches que l'innocence la plus candide
ou à la sainteté de tes cuisses,
plus évasées que les lys blancs
ou que les poteries chinoises?
Non, je ne puis m'empêcher de contempler
cette croupe de neige et de roses,
sur laquelle j'aime écrire mes hymnes,
comme sur du papier du Japon!
Oserait-on me blâmer
de me percher comme un rossignolet
dans ton pubis,
comme dans le feuillage d'un figuier
ou de me heurter à ton clitoris dur,
lorsque je tente d'ouvrir
les Portes de ta Beauté?
Ne suis-je pas le maître de moi-même
et ton légitime Époux?
DE NEIGE ET DE ROSES
RECUEIL INEDIT. DU 13 AU 23 SEPTEMBRE 2012