Alexandrie


Cléopâtre, reine grecque d'Egypte,
plus blanche que le lait,
se baigne dans un grand bassin
sablé de poudre d'or!


Son corps a l'éclat du quartz
et son image s'imprime
dans tous les miroirs
et jusque dans la splendeur solaire,
parmi les abeilles de lumière!


Cependant, en son milieu,
brille le jais de son pubis,
bleu à force d'être noir,
et qui pare tout son être
attiré par les Dieux
et sa vulve pareille à une escarboucle
ornant une robe immaculée de lin!


De par Tméi, fille du soleil
et Déesse de la vérité,
je jure de posséder ma souveraine
en cueillant sa fleur de nuit
au parfum de passion
et d'ardeur amoureuse,
répandu à flots
dans la brise d'été
qui, venant de la Méditerranée,
souffle dans Alexandrie la blanche,
la naïve Muse
née des oeuvres d'Alexandre le Conquérant,
fils d'Ammon et d'Olympias!


Quel Grec et quel Romain
n'ont rêvé dans leur jeunesse
d'Alexandrie, d'où viennent
les arômes de citronnier?


Qui n'a fait valser entre ses bras,
dans ses songes estivaux,
une Alexandrine jouvencelle
qui embaume la citronnelle
et la myrrhe mystique
de l'Orient royal?


Quel poète qui aime les jeunes filles
n'a voulu écrire
dans la bibliothèque de cette ville fameuse,
et sur un beau papyrus,
un hymne exaltant l'âme d'une adolescente
de l'auguste cité-cygne de la mer!


Ô Alexandrie, ville-phare,
sois la pleine lune
qui me bercera sur un rivage corallien,
et la maîtresse qui commandera
à ma volonté d'avance gagnée
par tes présents innombrables!


FLEURS DE LUNE

RECUEIL INEDIT. SEPTEMBRE 2005