La Fille du Céphise


Ô fille du Céphise,
de par la largeur démesurée de ta hanche,
tu es une grande divinité archaïque
aux fesses et aux seins géants!


Oui, tu es Rhéa-Cybèle,
la Mère des Dieux,
la Mater deorum des Romains
qui se déplace dans un char
attelé de quatre lions,
cette Phrygienne
dont le palais
s'ouvre sur les Îles Fortunées!


Et tu es cette Astarté-Aphrodite
jaillissant comme la lumière
du Nouvel Orient du monde,
entre l'écume des vagues
et la mousse des mouettes blanches
qui s'y posent!


Oui, de par ta croupe vaste,
tu es Athéna, la Déesse Poliade
ou Déesse de la Cité,
la Patronne, la Gardienne
et la Mère des Athéniens
et des Athéniennes,
mais aussi Athéna Parthénos
ou la Vierge,
celle dont le temple
se dresse magnifique
sur la colline sacrée de l'Acropole,
qu'au commencement des temps
on appelait à elle seule
la Polis ou la Cité!


En tant qu'incarnation d'Athéna,
tu es, à l'image de la Prêtresse
de l'Auguste Déesse d'Athènes,
la Cleidoukhos
ou Celle qui détient les clés
du bonheur de la race athénienne!


Et par là même, tu es la Garante
du caractère autochtone
des habitants d'Athènes,
évitant par ta haute protection
la souillure de la terre attique
par les Barbares!


Tu es Celle qui fonda la République
sur des assises solides
en plantant le premier olivier,
aujourd'hui appelé sacré,
dans le sol de l'Attique,
olivier qui fut préféré par les citoyens
et les citoyennes
à la mer qu'en plein milieu
de l'Acropole
fit surgir Poséidon!


Depuis la terre ne tremble plus à Athènes,
car Toi, la Déesse,
tu es réconciliée avec le Dieu
Ebranleur du sol,
et ensemble Vous gouvernez
la Ville Sainte!


Oui, l'air marin que je respire
et qui souffle de Salamine
me métamorphose en un pieux atthidographe,
c'est-à-dire en un mythographe
qui traite des légendes divines
ayant trait
à la Cité d'Athéna l'Immortelle!


Mais, ce sont avant tout
tes flancs grandiloquents
qui m'inspirent cet hymne
ou cette antienne à Toi,
Athéna, la Minerve des Latins,
la Déesse des Arts
et de la Sapience joviale!


LES ROSES DE LA CONCUPISCENCE

RECUEIL INEDIT. SEPTEMBRE 2005