À Une Méditerranéenne


Je ne chante que parce que je suis aimé
d'une Méditerranéenne
porteuse d'un grand peplos
tissé par elle-même!


Toute son âme est dans ses yeux
au regard brun de châtaigne!


Elle tient son coeur
entre les doigts de sa main droite
comme un lys de Judée épanoui!


À chacun de mes gestes,
à chacune de mes caresses,
tout son corps frémit
et alors entre en action
le vieux volcan de son utérus
et ses trompes se mettent à sonner
comme des trompettes d'impératrice!


Oui, je ne chante
que parce que ma Bien-Aimée
éclaire mon chemin
de tous les astres
qui brillent au fond
de sa prunelles liquide!


Oui, je ne chante
que parce que ma Bien-Aimée,
dès l'éclair de la première rencontre,
a reconnu en moi
le sésame de sa liberté
et la Croix du Sud de sa Grandeur!


Et quand les grands peupliers
bruissent dans la brise de Septembre,
elle me parle
de sa voix de thym, de romarin, de menthe et de basilic!


Alors, ses prunelles s'ouvrent
comme des braises,
pareilles aux escarboucles de la passion!


Plus le soleil avance
dans sa course diurne,
plus son coeur gagne du terrain
à l'intérieur de sa poitrine
et vient m'étreindre
comme un lierre de Bacchante!


Et ses tendres petites oreilles,
si sensibles au chant de la Nature,
font les délices des palmes
de Marathon!


LES ROSES DE LA CONCUPISCENCE

RECUEIL INEDIT. SEPTEMBRE 2005