Le Parfum Salin de la Jeunesse
Je ne fus délivré de mon adolescence amère
que par l'amour des brunes portugaises
dont les fesses subissaient des secousses sismiques,
quand elles allaient par les rues de nos villes,
pareilles à des volcans en éruption
d'où s'échappait une lave épaisse
qui alourdissait nos cerveaux
et troublait nos regards admiratifs!
Et, nous autres hommes,
nous étions grisés par le charme
de ces brunes demoiselles,
oui, nous étions enivrés par la séduction
qui émanait d'elles,
lorsqu'elles passaient sur le chemin,
avec des croupes fortes comme des bombes,
oui, elles passaient devant nous,
pareilles à des houles charnelles,
à des tempêtes de sable sensuelles,
à des Saintes de la Religion sexuelle,
à des bacchantes couronnées de pampre
et de lierre,
à des prostituées qui méritaient le Ciel
par la science qu'elles apportaient
aux travaux érotiques!
Et ces demoiselles suivaient
le plus fougueux d'entre nous,
comme les chèvres suivent leur bouc,
les brebis leur bélier,
les singes femelles le mâle dominant,
les éléphantes le chef du troupeau,
les femmes d'un harem leur cheikh
et les Cafrines captives le Vice-roi portugais!
Et ces brunes ne tarissaient pas d'éloges
sur nos phallus démesurés,
car elles ne cherchaient que la volupté
que seule pouvait leur donner
leur jeunesse de rose et de saphir,
de topaze et de rubis!
Oh! Comme la mer d'or
qui baigne le Portugal
m'apporte le parfum salin de la jeunesse!
A L'OMBRE DE LA MADONE DE COIMBRA
RECUEIL INEDIT. DU 20 AU 29 MARS 2013