La Rose d'Ouragan


Au milieu du roulement des tambours,
du déchaînement des cymbales,
du tonnerre des crotales
e du martèlement des talons de femme
à même les dalles de marbre,
tu t'es ouverte et je t'ai pénétrée!


Brûlé par le soleil de ton vagin
et fatigué par la lutte de nos corps,
j'ai rejoint l'ombre,
afin d'emmagasiner dans mon cervelet
le souvenir de chacune des minutes
que nous passâmes ensemble,
du miel de roses de tes seins,
de la lourdeur de ta croupe royale,
de ton sommeil sur le lit de verdure,
de tes paupières entrouvertes
comme la vulve d'une tigresse
et de ta chevelure noire
qui faisait un trou dans la terre,
entre les coquelicots et les roses précoces,
entre les glycines et les arbres de Judée,
les lilas et les violettes,
les asphodèles et les marguerites,
ta tête étant la fleur la plus éclatante,
la seule qui méritait l'immortalité!


Insatiable était ton désir
en cette nuit lointaine,
oui, tu désirais coûte que coûte
te faire pénétrer jusqu'au fond de ton ventre,
jusqu'au col de ton utérus,
où ton ovule espérait patiemment ma semence!


Et plus je puisais dans ta force,
plus tu étais inépuisable
comme un ciel de déluge,
ô toi, la plus embaumée des roses rouges
et la plus magnificente des marguerites,
ô ma Rose d'Ouragan!


LE SACRE DE L'ULTIME MAURE

EDITIONS ENCRES VIVES. COLL. LIEU. ANDALOUSIE. COMMENTAIRE D'ANGELIQUE KOUMANOUDI DE L'UNIVERSITE DE HAIFA. 16 P. FORMAT A4.