La Sainte Dualité
Quand j'ai posé, pour la première fois, ma main
sur le point le plus opulent de ta croupe
et j'ai enfoui mon sexe dans ton sexe,
comme dans une poche d'or, ton sang chanta,
et d'un rosier nu, dépouillé de roses,
que tu étais jusque là,
tu es devenue un rosier
chargé de roses sans épines et pourtant odorantes!
C'est dans le miroir de mes hymnes
que tu t'es révélée à toi-même,
oui, c'est dans le miroir de mes cantiques
que tu t'es vue pour la première fois
et, par une matinée de Mai,
tu as su que ta vulve était assez grande
pour me recevoir
et tu as compris que la femme
n'est pas plus minuscule que l'homme,
mais souvent elle est l'Idéal de ce dernier,
comme pour Don Quichotte
ou sa passion prédominante,
comme pour Don Juan!
Car mes odes renvoient l'image de ton corps,
avec ses continents,
ses péninsules qui sont tes seins et tes hanches,
ses caps comme le sommet de ta tête
et les talons de tes pieds,
ses rivières qui sont tes veines,
ses grands fleuves qui sont tes artères,
ses lacs comme ton nombril
et tes yeux,
ses mers qui sont tes trous
et ses deux océans
qui sont ton ventre et ton cerveau!
Et, quand nous fracassâmes le miroir
qui s'interposait entre nous
comme un écran de glace,
nous connûmes, enfin, la volupté véritable
qui ne s'obtient que par la pénétration!
Nous réalisâmes ainsi la Sainte Dualité
de la Femme et de l'Homme
que nous avons dissoute
dans l'Unité Divine!
LE SACRE DE L'ULTIME MAURE
EDITIONS ENCRES VIVES. COLL. LIEU. ANDALOUSIE. COMMENTAIRE D'ANGELIQUE KOUMANOUDI DE L'UNIVERSITE DE HAIFA. 16 P. FORMAT A4.