L'Atoll dans le Pacifique


Tout au long de ma vie,
je n'ai subi d'autre fascination
que celle qui se dégageait
de tes yeux d'amour fou
et de ta croupe de désir sauvage!


Oui, je n'ai vu autre chose
que tes prunelles marron
qui cherchaient dans les êtres et les choses
l'Âme,
et ta hanche rebondie,
bien ronde, bien consistante, bien lisse
sous ma caresse
et libre comme la mer
où le vent soulève des voûtes de saphirs
et qui sent le sel et le soleil,
le goudron et la chair érotique
de la dorade royale,
la langouste tendre et galante
et l'oursin noir comme la mort,
le crabe guerrier et l'écrevisse
qui marche à reculons
et, enfin, l'éponge impériale
absorbant tout, comme ta vulve!


Dans les épreuves douloureuses,
comme dans l'aise te la joie,
je n'ai trouvé l'ivresse
que dans le rêve de ton corps!
Et mon souvenir de ta chair
est un atoll du Pacifique,
du côté des îles Marquises,
rendues célèbres par la mort,
dans la débauche de couleurs féminines,
qu'y subit Paul Gauguin!
Paix à son âme donjuanesque
et à son grand coeur
de seigneur de l'amour
et de ministre du culte maori
et, d'une manière générale, païen!


FLAMMES DE SARDOINE

RECUEIL INEDIT. DU 12 AU 22 MAI 2013