Flammes de Sardoine


Mes prunelles brunes
lancent des flammes de sardoine sanguinolente
à la vue de ta croupe,
tant je te désire intensément, puissamment,
vigoureusement, robustement!


C'est l'été et il est quatre heures de l'après-midi,
heure où d'habitude je retrouve mes forces
qui toutes tendent exclusivement
à l'étanchement de ma soif de folâtrer,
de donner et de prendre des baisers
et de répandre ma semence
dans ton ventre opalin,
ô plus tendre qu'une mer d'huile
et plus belle que la plage
tendue de tamaris bienheureux,
frémissant à peine sous la brise évanescente,
dans le calme fastueux de la paix estivale,
toutes choses bénies par les divinités
de saphirs et de lapis-lazuli,
ces divinités dont les chars sillonnent le ciel,
avant que la nuit ne tombe
sur la terre attendrie par les chants des séraphins
du jour déclinant!


Regarde, mon amour,
regarde cet arbre en fleur
dont j'ignore le nom:
n'est-il pas l'image de ton corps
dont je ne sais rien,
si ce n'est que je l'affectionne
et le désire?


Regarde la mer
qui répand en toi son souffle harmonieux,
cependant que tu m'étreins
comme au premier jour de la terre!


Vois comme la glace fond
dans ton verre d'eau:
c'est ainsi que ton corps neigeux fond,
quand je te caresse!


FLAMMES DE SARDOINE

RECUEIL INEDIT. DU 12 AU 22 MAI 2013