Les Rues d'Athènes


Une poésie sûre de sa valeur
et victorieuse
naît de l'aimable animation méridionale
des rues d'Athènes
dominée par les jeunes femmes
fières des magnolias en fleurs
de leurs corps vigoureux et bien proportionnés
d'Européennes du Sud-Est
et s'offrant avec indifférence,
mais non sans un brin de coquetterie,
aux regards des prétendants
hauts en couleur
qui leur lancent des truculentes saillies
dans la joie bachique
et l'acceptation et le respect réciproques!


Cependant, toutes ces attrayantes créatures
attendent impatiemment la nuit
où, sous la torrentielle clarté des étoiles
entre myrtes, jasmins
et le parfum subtil de basilic,
elles connaîtront la volupté intégrale
et l'ivresse absolue!


Ô ma divine Atthide,
ta jupe colle à ta hanche
jaillissante de partout
comme le fleuve Alphée
entoure de ses eaux fécondes et claires
le mont Lycée
au pays bienheureux d'Arcadie!


Et quand viendra l'heure fabuleuse
où tu te déshabilleras
tout à fait,
je m'abreuverai à ta citerne
qui, à l'image de la fontaine de Castalie
prenant sa source
entre deux sommets du Parnasse,
elle sourd, elle,
à mi-chemin de ton mont de Vénus
et des hauteurs enneigées
de ton doux derrière
dont languit mon âme
avide de beauté!


Ô seins robustes,
ô flancs triomphants
des jeunes Athéniennes,
soyez le falot
qui luira sur la proue du navire
traversant le golfe Saronique
de l'existence ténébreuse,
car ignorante du port d'attache
et du havre de destination
comme toute vie de sage!


HYMNE A L'AURORE

RECUEIL INEDIT. NOVEMBRE 2005