Chant de Coucou


Allons entendre chanter les coucous
dans le Nandanâ, le jardin des dieux et des déesses,
situé dans le Souargâ, le paradis indien,
oui, allons entendre les coucous,
ô toi dont tout le corps est un pétiole musical,
dont la hanche est une feuille de nénuphar,
dont la poitrine est une mer d'huile
que blanchit la lumière du soleil,
dont le coeur est un basilic qui embaume
sur le balcon d'un philosophe,
dont les cheveux lisses arrivent jusqu'aux chevilles,
dont les yeux sont des fleurs bleues de bougainvillier,
dont la bouche luit de rouge à lèvres,
dont les cuisses sont deux rivières de feu
et dont, enfin, la vulve est
une nuit d'amour qui descend sur Amaravati,
la capitale d'Indra, le Roi des dieux!


Ô toi dont le pubis est
le ruisseau transparent
où se mirent les mûriers du paradis,
allons entendre les coucous
dire tout le bien qu'ils pensent
de ta chair semi-divine, quoique mortelle,
et de ton âme immarcescible
en laquelle toutes les contradictions
se résolvent et tous les contrastes sont contenus,
comme dans la Trinité hindoue!


Entends-tu les merles siffler
dans le vent frais?
Je pense qu'ils sont les messagers de ta beauté
et de ta paix!


CILS DE CLAIR DE LUNE

RECUEIL INEDIT. DU 06 AU 16 JUILLET 2013