À Une Jouvencelle du Midi


La brise de ta jeunesse
emporte sur ses ailes d'or
mon corps et mon coeur!


C'est que la belle foule
des petits oiseaux
et des fleurs d'olivier
traverse sous un zéphyr favorable
ta riche chevelure
dont les boucles noires sont
des cerises qui brillent au soleil!


Par cette suave matinée de Mai,
il fait chaud et beau
et tous les jardins sont
chargés de rosée et d'arômes
qui embaument jusqu'à la plage,
blanche comme la nacre,
et, cependant, envahie
d'une haute marée de perles!


Dans tes grands yeux vineux,
il est une grève enchantée,
oui, toutes les grèves de l'Egée
sont contenues en eux
et font jaillir
comme des fusées
les éclats de rire
de tes compagnes de jeux!


Une magnifique robe
de lin et de soie
recouvre ta peau de miel et d'or,
imperceptiblement duvetée,
et qui est douce au toucher,
comme un tapis persan
ou comme le merveilleux pelage
d'une chatte angora
qui ronronnerait
au milieu des chants antiques
de flûtes traversières!


Et l'astre de ton sourire
de se lever sur tes joues
et tes prunelles de luire
d'une vive splendeur estivale
et des souffles profonds
de traverser ton sein,
accompagnés de légers soupirs!


Il n'y a pas de sens caché
dans les manifestations, si variées, de ta vie
et ta beauté ne dissimule point
une allégorie!


Aucun souci ne transparaît en elle,
aucun de ces sombres soucis
qui affligent les races du Septentrion!


Tout en toi respire
les joies et les chagrins de l'adolescence,
tout en toi embaume
les tourments de la jouvence
destinée à une brûlante passion!


PAR-DELA LES NUES

RECUEIL INEDIT. DECEMBRE 2005