Le Puits de la Samaritaine


Tu es le puits de la margelle duquel
je contemple l'abysse
et dont l'eau m'apporte la fraîcheur
en pleine canicule,
oui, en pleine saison estivale,
où tout est aride et brûlant!


Et, quand le seau plein d'eau
monte à la surface,
avec quelle joie je le reçois,
oui, avec une joie proche du délire
ou, plutôt, de l'enthousiasme dionysiaque
qui me submerge à la façon d'une possession!


Possédé par la douceur de ton eau,
je m'élève vers les nues grosses de pluie,
et, au-delà des nues,
je m'en vais voyager dans le ciel,
jusqu'au royaume des déesses et des dieux!
Or, cette ascension n'est qu'une sublimation
de ma soif,
oui, de ma soif pour ton eau qui me désaltère
et pour ton feu qui me purifie des souillures
contractées à cause de ma vie
parmi les humains de l'âge de fer,
cet âge de confusion et d'humiliation!


En outre, l'eau que tu m'offres
me sert à arroser le prunier de la beauté,
le beau prunier en fleurs
de la fin de l'hiver
et du commencement du printemps des âmes!


Précisément, ce matin à l'aube,
j'ai rêvé que, assis sur la margelle
de ton puits,
je mangeais des prunes
que je partageais avec des jeunes filles
de Samarie!
Ce rêve exprime mon désir
de commerce charnel avec toi!
N'est-tu pas la Samaritaine
de ma communion avec l'Oecumène?


VERS UN AGE NOUVEAU

RECUEIL INEDIT. DU 10 AU 20 SEPTEMBRE 2013