Le Nénuphar


Ô mon nénuphar,
mon nanoufar, comme on dit en Égypte
ou ma belle fleur,
toi qui, par ta blancheur,
ressembles au lait maternel,
je ferai ici l'éloge de ta croupe,
pareille à la ceinture extérieure
du temple de la Beauté,
qui elle-même évoque la montagne de victoire,
la Jayagiri des hindous
ou la Lokâloka ou la montagne circulaire
entourant le Cosmos
qui est beau comme ce collier de perles à ton cou
ou ainsi que la parure nuptiale d'une déesse
ou comme la dentition éclatante d'une tigresse
ou la gueule grande ouverte d'un caïman
qui vagit comme un bébé!


Ô toi qui, ainsi qu'un nénuphar,
t'ouvres à l'aube
et tu te refermes au crépuscule,
viens reposer dans mon lit de plumes de cacatoès,
oui, viens dans ma couche légère
où je te prodiguerai neuf mille caresses
sur les seins, les reins, les cuisses et le derrière
et où j'arroserai ton ventre
de sperme des dieux!


Et, au bout d'une copulation
qui durera un jour et une nuit,
tu concevras une Muse,
une de ces Muses qui combinent
musique et science
et sont nées de neuf nuits d'amour
passées dans le lit de Zeus,
le Roi des dieux de l'Olympe!


VERS UN AGE NOUVEAU

RECUEIL INEDIT. DU 10 AU 20 SEPTEMBRE 2013