Égérie


J'aime ton corps,
j'aime tout ce que tu caches
sous ta tunique serrée à la taille,
ce cul recourbé comme les cornes d'un bélier,
rond et rebondi, voire bombé,
si bombé qu'il ressemble à l'Ida crétois
ou à l'Olympe de Thessalie!


Oui, j'aime l'Etna de ta vulve,
prête à entrer en éruption
et à incendier mon esprit
et ce pubis tien, plus noir que les amours
de Catulle et de Lesbie!
Et comment ne pas brûler
pour ce ventre plus doux
que le vin doux des îles de la mer Égée,
accompagné d'amandes douces!


Et que dire de tes reins
plus frais que des eaux courantes
le long des pentes des Alpes du Sud,
de tes seins plus bombés que ta croupe,
de ton front plus brillant
que la lune d'Août,
de ton dos plus sinueux que le cap Malée,
de tes cuisses plus évasées qu'une amphore attique,
de tes jambes plus musicales
qu'une chanson gitane
et des plantes de tes pieds
plus andalouses que Séville!


Or, en toi j'aime surtout
le sel que recèle ta voix,
la voix d'une âme dont naguère je doutais,
quant à sa sincérité, sa droiture
et son absence de perversion,
bien à tort, me semble-t-il aujourd'hui,
ô Bien-Aimée plus généreuse
que l'Égérie du Roi Numa
et avec qui ce prince s'entretenait
dans les bocages avoisinant Rome!


LE SERMENT ETERNEL

RECUEIL INEDIT. DU 16 AU 27 NOVEMBRE 2013