À la Comtesse de mon Âme
Je ne forme présentement aucun voeu,
si ce n'est le voeu, ô mon amour,
de pouvoir chanter jusqu'à la fin de ma vie
tes charmes,
librement, honorablement,
avec à la fois exactitude, précision et folie!
Ô toi dont le cul est plus lisse
que les plumes d'un cygne blanc,
fraîchement arrivé d'Afrique,
toi dont le vagin est plus ardent en été
que le feu de l'âtre en hiver,
toi dont le clitoris est plus facilement excité
que chez une vierge,
oui, toi, ô Marisol,
sache qu'un jour mes odes,
dont tu es l'éternelle dédicataire,
pénétreront en Espagne et dans le Midi français,
pays qui a vu grandir jusqu'à son ciel notre amour,
contrée qui m'a vu naître au chant
et à l'amour, entre Aix et Arles,
où passe le Rhône,
à l'ombre des platanes, sous le soleil de Juillet,
oui, le pays où, pour la première fois,
je chantai, cigale d'entre les cigales de Provence,
le pays dont, le temps d'un éclair jupitérien,
je fus le porte-drapeau et le porte-fleurs
et où je vécus comme un poète
au coeur mistralien
et qui admira en toi, ô Marisol,
sa Mireille vêtue comme une Arlésienne,
bien que tu fusses une Espagnole,
que dis-je, une fille du Mexique!
Oui, Mistral m'eût compris,
car il aurait vu en moi,
plus qu'un membre du Félibrige,
un véritable chantre du Fin Amour
et donc, de l'Amour dit provençal
dont la destinataire était toujours
une comtesse méridionale!
Or, la dame de mes pensées,
c'est toi, ô Marisol,
comtesse de mon âme!
L'ENIGMATIQUE BEAUTE DE MARISOL
RECUEIL INEDIT. DU 28 NOVEMBRE AU 10 DECEMBRE 2013