Méditation Lubrique sur Marisol


Ô Marisol, mon doux petit chardonneret,
offre-moi la tulipe noire de ton regard,
laisse-moi respirer la rose mexicaine
de ta bouche
et verse dans ma coupe de bronze
le vin capiteux de tes fesses,
éclatantes comme deux demi-lunes
apparues en une après-midi de printemps,
oui, de tes fesses que je caresserai,
juste avant de te pénétrer,
afin d'entrer complètement ivre en toi
et la verge près d'éclater,
après avoir éprouvé avec mes paumes
la fermeté de ton fessier!


Or, après t'avoir dévastée
et brûlé tes entrailles comme avec un tison,
je commence à méditer sur ton corps
plus délicieux que les ananas les plus savoureux
ou que les mangues les plus goûteuses,
mieux dessiné que le canal de Suez
ou que l'isthme de Panama
et mieux bâti que la cathédrale de Santiago
ou que celle de Mexico!


Et certes, ce n'est pas là une méditation
digne d'un moine tibétain,
mais la pensée d'un esclave du désir,
d'un possédé!
Mais après tout, Saint Antoine le Grand
croyait voir sur les murs de sa cellule
des seins plantureux de femme
et le sage Salomon avait sept cents concubines
et il est censé avoir composé
le Cantique des Cantiques!


Après l'amour,
tu me dis, d'une voix
qui a baigné dans la volupté:
"De grâce! Finis! C'est assez!"
Je me sens alors comme Alexandre le Grand,
après avoir écrasé la Perse,
ou comme Charles Quint,
après avoir détruit les empires sud-américains!


Cependant, écoute cette musique de forêt:
Ne signifie-t-elle pas notre double triomphe,
ton triomphe à toi
qui m'as soumis à ton corps
et mon triomphe à moi
qui t'ai fait jouir?


L'ETRE DE MARISOL

RECUEIL INEDIT. DU 04 AU 14 FEVRIER 2014