À Une Jeune Atthide


Dans Athènes aux belles vierges,
je dénonce à la mer immense
ta hanche rougeoyante comme l'améthyste
qui permet la griserie sans ivrognerie
et une extase sans délire!


Et, aux grenadiers de la gloire athénienne,
je dénonce les grenades de tes seins
et, aux rosiers, si abondants en Attique,
les roses de tes prunelles!


Je prends à témoin le Parthénon
que dans ton noble sang
coule la sève des oliviers
plantés par Athéna sur l'Acropole
dont elle est la Sainte Patronne!


Mais, il est tout aussi vrai
que ton sang vient en partie
de la mer Saronique,
saphir où brillent toutes tes grâces
ainsi que les grâces de toutes les Atthides!


C'est sous le soleil accablant de Juillet
où brûle toute l'haleine
du Chien céleste
qu'il faut admirer tes appas,
et non à la lueur des bougies,
refuge des laiderons!


Car tu es belle
d'une beauté toute atticienne,
c'est-à-dire inédite et inouïe,
tant singulière
et tant rare
que dans mon âme
ensemencée par elle,
les épis de blé lèvent déjà
sous la rosée de tes yeux,
véritable caresse
sur ma poitrine fière
où loge mon coeur sauvage!


LA FAUCONNE ET LE CLOS DE VIGNE

RECUEIL INEDIT. AOUT 2006