La Restauration Païenne
Ô ma douce petite Marisol,
il n'y a pas une seule femme,
tout au moins dans le monde des Blanches,
oui, aucune femme ne saurait être comparée
à toi pour la beauté plastique de la chair!
En dehors de toi, seule, peut-être, m'a plu
une Négresse à la croupe
pareille à une mappemonde de malachite,
ou à un échiquier au damier de diamants incassables,
au clitoris dur comme une noisette
et au fondement de sucre brun!
Mais elle n'avait pas ces yeux noirs,
aux cils ombreux,
ces yeux, les tiens, plus beaux que ceux
de Dona Elvira
ou de la Maja de Goya,
oui, elle n'avait pas ce cul
bien proportionné, bien que volumineux,
digne seulement de celui de la Vénus de Velasquez,
oui, ce cul d'amante à la fois et de mère
qui concentre en lui
tous les feux d'une Apocalypse
différente de celle écrite à Patmos
par Saint Jean l'Évangéliste,
en ceci: en effet, c'est une Apocalypse
qui culbute toutes les saintetés,
oui, toutes les idoles chrétiennes,
pour les offrir au mépris
des foules compactes
qui restaureront un jour le paganisme
et qui rétabliront,
sur le territoire même de l'Irak actuel,
livré aujourd'hui aux pâles dévots
de Mahomet,
oui, ces foules futures rétabliront
l'institution babylonienne,
si chère à mon âme,
des putains sacrées!
Or, je me crois et je suis
le Précurseur, l'Annonciateur
de la Nouvelle Apocalypse païenne!
LA NEUVIEME PORTE
RECUEIL INEDIT. DU 18 AU 28 MAI 2014