La Danse des Arômes Ioniens


Je crois en la nécessaire
fidélité des choses et des êtres,
telle que je l'ai perçue à Zante,
cette terre où grandit l'olivier
et s'épanouit l'oranger,
cette île fameuse
pour la rhétorique de ses fleurs
et où, d'entre les cigales
et les coucous,
se dégagent à midi
les ombres des vendangeurs
et des vendangeuses,
cependant que, dès la nuit venue,
chantent les blancs peupliers
comme des séraphins en extase,
au milieu des appels
lancés par les grillons
à l'été finissant
et de la rumeur grandissante de la mer
soulevant dans son sillage
l'âme des dormeuses
bercées par le chant de leurs amoureux
sur qui, des balcons des amantes,
pleuvent les pétales de roses
de l'aube
sur fond de mandolines de Naples
mystiquement pécheresses
et régnant sur des guitares baroques!


Oui, j'affirme le présent de Zante,
tel qu'il se prolonge indéfiniment
et s'éternise dans mon coeur
épris de la danse des arômes îliens
et de la tunique d'or
brodée d'astres,
gros comme des oeufs de cygne,
de la nuit ionienne
vers laquelle montent
les hymnes des aèdes
mêlés aux prières des saints,
à leur tour tempérées
par les coassements des grenouilles
s'ébattant dans les rivières
et les étangs de Zante!


ZANTE

RECUEIL INEDIT. SEPTEMBRE 2006