La Neuvième Porte


Sur l'autel de roses d'Aphrodite,
j'ai hier immolé ta virginité,
en entant en toi par la neuvième porte,
la porte de derrière,
et tu m'en rendis grâces,
oui, tu m'en remercias,
en me baisant sur la bouche mille six cents fois
et en me caressant les cheveux en désordre,
de tes mains plus fraîches que des primevères,
plus délicates que des ailes de libellules
et plus protectrices que des cocons à soie!


Puis, tu te couchas sur un piédestal rond,
mû par le courant électrique,
sous prétexte que tu serais Diane la Chasseresse,
la Chaste, la Sauvage,
la Meurtrière des femmes,
et, en même temps, leur libératrice!
Ainsi, je pus admirer de tous les côtés
ton corps lascif et élégant,
puisque ce piédestal mobile tournait en rond,
selon mes désirs!


Or, je m'amusais à t'identifier
avec une héroïne de Sade,
Eugénie de Franval, la lubrique!
Mais, contrairement à elle,
tu ne mourus pas toute jeune!
En revanche, le sort me sépara de toi,
dès ta jeunesse première
et, aujourd'hui, je te redécouvre,
enfouie dans ma mémoire de poète,
et consubstantielle à elle,
ô Marisol,, source unique
de toutes mes litanies amoureuses!


LA NEUVIEME PORTE

RECUEIL INEDIT. DU 18 AU 28 MAI 2014