À Marisol-Fanfarlo


Ô Marisol,
c'est toi, ma danseuse du dix-huitième siècle,
ma Camargo vive, burlesque,
idéale, divine,
capable d'enchanter un Roi de l'esprit,
oui, c'est toi, mon héroïne baudelairienne,
ma Fanfarlo,
réalisation de mes rêves
les plus extravagants,
où la pure sensualité se substitue à Dieu
comme principe formateur des vivants
et où le sexe est le seul Créateur,
l'unique Plasmateur,
comme on disait au seizième siècle,
le seul Être Suprême
auquel l'homme et la femme
doivent absolue obéissance,
à moins qu'ils ne veuillent aller en Enfer
pour avoir désobéi à la seule puissance surnaturelle,
voire intellectuelle ou spirituelle,
c'est-à-dire au sexe,
chez la femme trésor public
enfoui au fond de son âme
et chez l'homme se présentant
comme la sentinelle de son coeur!


En réalité, je regrette les caresses
que tu aurais pu donner
à ma chair assoiffée,
à ma chair altérée d'amour et d'amitié,
oui, à ma chair altérée de générosité,
d'opulence, d'abondance!


Or, le sort s'y opposa,
le sort et le monde jaloux,
ce monde qui m'a déçu,
car il n'a satisfait aucune de mes tendances,
aucune de mes demandes!


FEUX PAIENS

RECUEIL INEDIT. DU 29 MAI AU 08 JUIN 2014