Le Feu Païen de Marisol


Ô Marisol,
mon ivrognesse,
la peau de tes fesses est délicate,
comme la peau d'un ballon du 1er Mai
ou ainsi que le papier à musique
ou le papier de soie ou le papier à lettre
ou le vélin d'un roman érotique
ou enfin, comme le papier de Hollande
d'un recueil de poèmes!


Mais que valent tous les poèmes,
face au poème de ta croupe,
chef-d'oeuvre extravagant
d'un génie tourmenté par l'amour?


Oui, que valent tous les poèmes
face à ton cul fantastique,
face à ton derrière à la fois élastique
et volumineux,
emphatiquement provocateur
et plus féerique que le derrière
de la Belle Dorothée de Baudelaire?


Ô Marisol,
ma petite folle d'amour,
chaque fois que je vois
se produire devant mes yeux
les lascifs mouvements de ton bassin,
je désire pénétrer dans ton ventre
par la neuvième porte,
la porte de ton fondement,
long comme une tulipe brune,
au fond du calice de laquelle
luirait le feu de campement
du chevalier à la tulipe noire
ou d'un guerrier-poète arabe
d'avant l'hérésie de Mohamed,
née d'un cerveau pervers,
croyant pouvoir réduire
les univers multipliés à l'infini,
à la seule force d'un dieu personnel
et parfaitement impuissant
et à la loi du talion,
pratiquée par les tribus du désert!


Oui, c'est un feu violent et païen
qui brûle dans tes entrailles,
le feu même que je désire m'approprier,
en te pénétrant!


FEUX PAIENS

RECUEIL INEDIT. DU 29 MAI AU 08 JUIN 2014