La Carmen D'Aix
Je suis un moulinier de Provence
et dans mon moulin je mouds
les petites olives de ton sexe
d'où je tire la virginale huile
de ton amour,
ô Aixoise amie de mon âme,
ô Carmen du Cours Mirabeau,
cigarière de mon coeur,
travaillant dans la tabacaleria
de la ville capitale de l'Éden,
ô génie femelle
de la Résidence des Étudiants,
haut perché dans les séculaires
pins tutélaires,
sous les plumes du Soleil,
cet aigle énorme
planant sur les destinées
d'Aix, cité mistralienne et troubadouresque,
siège de la Cour Amoureuse
et domaine du poète d'Éros!
Sous ton suave sein
natif du Mexique
bat un coeur andalou et occitan,
un coeur de pur-sang espagnol,
irriguant une riche
chevelure châtaine
à faire rêver tous les muchachos,
des hanches de cavale de Satan
et des yeux immenses
à la mode de Grenade
ou de Séville, de Cordoue!
Depuis que je t'ai vue
dans ce jardin
où tant de houris se promènent
je n'ai plus d'autre Lune
que ta vulve
et d'autre Soleil
que ta noire prunelle
meurtrière de toreros!
Allons, ô femme pleine de charme,
allons tous les deux
à la feria de Nîmes,
tu y danseras la séguidille
comme une nouvelle Carmen
devant la foule provençale enthousiaste
et moi je mêlerai mon sang
vibrant sous ta férule érotique
au sang des taureaux braves,
sous les ovations des aficionados!
CITOYEN DU SOLEIL
RECUEIL INEDIT