Marisol ou le Doux Petit Animal


La perfection consistant, selon Épicure,
en des choses rondes,
je déclare ta croupe parfaite,
puisqu'elle est ronde comme l'horloge
de la gare d'Orsay, voire comme le ciel,
et ton fondement en est le centre,
de part et d'autre duquel
se balancent tes fesses,
comme une calèche au bois précieux,
peint en bleu,
oui, comme une calèche attelée
de deux pouliches nacrées
et qui vole dans le firmament,
en se balançant , en ondoyant
comme le balancier d'une pendule!


Ô Marisol,
ma rouge amarante,
sache qu'aucune peine ne me fait peur,
pourvu qu'elle me laisse jouir à loisir
de ton corps!
Quand même je serais attaché
par les cheveux à la roue en flammes
d'un véhicule tournant dans le firmament
et quand même je serais condamné
à une soif éternelle,
je serais heureux comme l'Empereur des Indes
Chandragupta,
à condition toutefois que je puisse
te pénétrer par derrière,
à travers ta sombre tulipe intérieure
et, de là, arroser tes entrailles!


Car il n'est aucune Nymphe,
imaginée par les Grecs ou les Hindous,
qui ait une bouche aussi pleine de musc
et aussi chargée de nostalgie
que la tienne,
des sourcils aussi recourbés,
comparables à des lunes nouvelles,
une chevelure aussi longue et aussi châtaine,
des prunelles aussi belles et aussi noires,
plus noires que des cerises mûres,
et un con aussi aimablement dessiné
entre tes cuisses écartées!


Voilà pourquoi, mon doux petit animal,
tant qu'au mois de Mai
chanteront les merles, les coucous et les rossignols,
je t'aimerai!


FEUX PAIENS

RECUEIL INEDIT. DU 29 MAI AU 08 JUIN 2014