La Chair au Goût de Rhum


Ô Marisol, mon premier mois de Mai,
lorsque tu es grave et mélancolique,
ta chair a le goût d'un grand vin de Bourgogne,
lorsque tu es vive et gaie,
elle a le charme d'un vin blanc du cap Corse
et lorsque, enfin, tu es grisée par l'esprit de fête
qui te gouverne habituellement,
ta chair évoque le rhum des Antilles,
surtout ta croupe, lorsque j'y applique
mes larges paumes pour une suprême caresse
et qu'un air de flibusterie
passe sur ton visage!


Tes beaux yeux sont deux quinquets
qui éclairent mon chemin
dans la nuit provençale,
sauf durant les nuits de lune de Juillet
où ton lumineux regard
devient l'astre de la nuit
qui me baigne et m'illumine tout entier,
mieux qu'une aurore inespérée!


Or, ton corps ressemble à la Seine,
la Seine sur l'eau de laquelle
voyagent des péniches
transportant du blé de Normandie
ou au corps d'une religieuse sud-américaine
affolée par le désir
et qui écrirait des poèmes d'amour,
afin de se soulager du poids
des pensées lubriques
sur son esprit pur!


Et tantôt tu sembles
pudiquement amoureuse d'une Idée,
comme Sainte Thérèse d'Avila
l'était de Jésus,
tantôt ton attitude libertine
frise l'impudeur d'une cocotte parisienne fin de siècle
ou d'une geisha d'aujourd'hui!


EAU DE CAROUBE

RECUEIL INEDIT. DU 24 JUILLET AU 03 AOUT 2014