Le Havre Aimé


Tu es un corps volcanique
que j'ai rapporté des îles Canaries
et que j'attrape au vol
comme un poisson qui sauterait bien au-dessus
de la surface de la mer du Brésil
ou ainsi qu'une libellule mourante
sur ma lampe de chevet!


Dans ton bas-ventre
en forme de triangle de Salomon,
il est une mine de charbon
où je descends telluriquement creuser
les nuits d'été où il fait trop chaud
pour que je puisse dormir
dans ma chambre aux volets clos
ou les jours d'automne où il fait gris
et où il pleut,
cependant que la faim d'amour s'accroît!
Je plonge alors dans une apothéose
de sang et de sueur, de magma et de fumée
et de parfums d'or et de pourpre,
de topazes et de rubis,
de roses rouges et de violettes,
de jacinthes et de jasmins!


Après l'amour, une ballade d'autrefois
naît de ta bouche en coeur!
Oh! Comme je meurs d'embrasser
l'endroit où ta cuisse superbe
rencontre ta croupe gracieuse!
Oh! Comme tes cuisses sont impudiques,
lorsque tu portes ce short de soie bleue noire
et ton flanc est tendu vers le vent fort
qui dissipe, en plein mois d'Août,
l'excessive chaleur de l'air
et balaye les vapeurs roses de l'été!
Ô Marisol, en te prenant, je prends ma vie
qui ne peut plus attendre!
Ô toi qui, ainsi qu'une rivière,
prends ta source au Guatemala,
sois-moi favorable,
sois fertile en amitié!


De grâce, agrée ce poème
comme un étendard de ta chair
plus lumineuse qu'une étoile!
Ô Grande Ourse, aimanté par toi,
je me dirige vers le havre aimé
qui n'est autre que le petit con de Marisol!


SPLENDEURS NOIRES

RECUEIL INEDIT. DU 16 AU 26 AOUT 2014