La Belle au Corps d'Opéra


Ô Marisol,
toi qui es la plus suave des cantatrices de mon coeur
et celle de mes maîtresses
qui a le derrière le plus robuste,
ta croupe est l'Opéra Garnier,
avec son toit peint par Chagall
et qui illustre le ciel du paradis de ta croupe
aux trilles d'oiseaux et aux rires des Nymphes,
avec son grand escalier d'apparat
qui est le sillon qui sépare ta croupe
en deux moitiés d'une égale grandeur,
avec sa scène majestueuse comme tes fesses,
son rideau de la même étoffe opulente
que ta robe de brocart pourpre et or,
avec ses sculptures élégantes
qui sont tes reins, parents proches de tes hanches,
avec ses loges d'où je contemple
le bloc de tes fesses
et, enfin, avec ses colonnes de marbre
qui représentent le haut de tes cuisses,
juste à l'endroit où celles-ci
s'unissent à tes fesses!


Et, lorsque tu passes toute nue
devant la terrasse de café où je suis attablé,
tu évoques le corps de ballet de l'Opéra de Paris,
réuni tout entier sur la scène!
Et, quand tu traverses le boulevard du Montparnasse,
vêtue d'un pantalon collant,
les secousses fortes de ta croupe
rappellent les sons pleins
émis par un orchestre célèbre!


Or, ta croupe évoque aussi
un hôtel particulier
du Siècle d'Or espagnol,
avec sa façade qui semble illustrer
la pleine lune de ton ventre et de tes reins ronds,
avec son patio ombragé des orangers
de ton pubis et où trône
un jet d'eau dont le murmure
rappelle la douce musique de tes viscères
et dont la vasque est aussi profonde
que le canal de ton anus
et avec, enfin, ses colonnades de porphyre
où aiment déambuler les peintres andalous
et qui sont l'illustration, s'il en est,
de ton esprit méditatif,
tel qu'il transparaît dans tes noires prunelles!


LA BELLE AU CORPS D'OPERA

RECUEIL INEDIT. DU 27 AOUT AU 06 SEPTEMBRE 2014