La Volonté de Détruire
Loin d'être pour moi un idéal sublime,
Marisol est la sulfureuse, la sensuelle,
la sexuelle réalité du cul et du con,
en partie rêvée
dans le but de la rendre
à la fois plus éclatante
et plus exemplaire en matière de luxure!
Au fil des ans, j'ai opéré en moi
un véritable renversement des valeurs,
pareil à celui réalisé par Nietzsche
qui nous révéla que le monde
n'est pas le reflet des Idées,
mais ce sont les Idées qui sont le reflet du monde!
De même, moi je prétends
que quand je parle du Dieu chrétien
ou des Déesses et des Dieux des cultes païens,
c'est pour moi une manière de célébrer ma Marisol,
oui, ma Bien-Aimée, placée par moi
sur le même piédestal qu'une divinité,
quoiqu'elle soit mortelle
et bien qu'elle soit sexuée!
Or, la Religion, toute Religion
est pour moi chose fort ennuyeuse,
voire quelque chose d'assez naïf,
comme les contes à dormir debout:
tout ce qui est édifiant et moralisateur
relève de la sphère sacrée
qui, si elle ne m'intéresse guère en soi,
me captive cependant par sa poésie,
elle-même, dans sa plus grande partie,
volée à la poésie amoureuse, profane,
voire érotique, comme le Cantique des Cantiques,
dont les rabbins firent un symbole de la foi,
alors qu'elle en est tout l'opposé:
un hymne à la beauté d'aimer!
Mon propos, en composant mes hymnes à la chair,
c'est de m'écrier, à la suite de Zarathoustra:
de Nietzsche: "détruisez, détruisez,
ces valeurs anciennes!"
J'ai deux priorités: d'une part,
réhabiliter le corps féminin
et, d'autre part, abattre l'orgueil misanthropique
des prêtres et de leurs acolytes!
EAU ET FEU
RECUEIL INEDIT. DU 18 AU 28 SEPTEMBRE 2014