L'Eau et le Feu
Ô Marisol, fête de mes yeux,
ton pubis est le bosquet embaumé de Paphos
où j'ai vu le jour,
où j'ai, pour la première fois embrassé
les étoiles du ciel oriental
et d'où mon souffle atteignit une galaxie lointaine
où, dans des palais de marbre
plus hauts que tous les édifices
qu'on a pu, à ce jour, élever sur notre Terre,
oui, dans des palais à colonnes ioniennes,
des jeunes femmes brunes
dansaient toutes nues la samba brésilienne,
cependant que dans de grands miroirs Napoléon III
à bordure d'or
se reflétaient leurs fesses,
plus sphériques que ton anus
et plus splendides qu'un jour ensoleillé
sur Madrid
ou sur la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle
ou sur les bords du lac Titicaca
ou sur une terrasse de café à Aix!
Lorsque, les yeux fermés,
tu m'offres tes lèvres,
je sens un frisson me parcourir tout entier,
semblable au frisson qui traversa mon phallus,
lorsque, l'autre jour, tu m'apparus en rêve,
pareille à une cascade tombant de hauts rochers,
tant l'éclair causé par ton bref baiser
est aussi surprenant que la magie
produite par les phénomènes naturels
les plus extrêmes!
Or, quand tu es dans mes bras,
il m'est impossible de penser à autre chose
qu'à notre étreinte
et de regarder d'autres femmes,
aux culs plus beaux, si possible,
que le tien!
Oui, tu m'es indispensable
comme l'eau et le feu
et, quand tu es là, je ne puis rêver
à une autre que toi!
EAU ET FEU
RECUEIL INEDIT. DU 18 AU 28 SEPTEMBRE 2014