La Couronne de Lierre de Marisol


Ô toi, Marisol, ma Mnémosyne créole,
tu m'as fait présent du souffle et de la mémoire,
cependant que le dieu grec Apollon
me donna l'art du vers et le nom de poète!


En échange, j'ai vous ai offert,
à toi, Marisol, ma foi inébranlable en ta personne,
et à toi, ô dieu des poètes,
l'agneau de mon art innocent et pur!


Or, Marisol, en prêtresse mexicaine de la lune,
m'ordonne de chanter l'astre de la nuit
dont le flambeau au commencement croît,
puis décroît, assurant la prospérité des moissons
et le bon déroulement des mois!


Quant à Apollon,
il me recommande de célébrer
les rayons du soleil parvenu au zénith de sa course
dans l'hémisphère boréal,
d'où mes hymnes innombrables au mois de Juin,
mois de ma rencontre bénie avec Marisol,
parmi les fontaines d'Aix
et à l'ombre des platanes
de la cité du Roi René!


Or, ni toi, Marisol,
ni toi, Apollon,
vous ne voulez me voir disparaître
sans gloire, sans victoire,
et vous faites tout pour que mes hymnes
parviennent aux siècles futurs!
Non, vous ne voulez pas
voir mourir un barde immortel,
bien que, sur un plan individuel,
homme éphémère, s'il en est!


Aide-moi à vaincre,
ô amante dont la beauté est unique,
sans prix!


Guéris-moi de mes blessures,
Ô Phébus-Apollon,
dieu de la médecine et de la poésie!


Et toi, Bacchus, autre dieu des poètes,
aide-moi à ne pas mourir inconnu,
toi pour qui, Marisol, la prêtresse enamourée,
tressa cette couronne de lierre
dont j'ornerai ton antique autel!


LE TRIOMPHE DE MARISOL

EDITIONS ENCRES VIVES. COLL. LIEU. MEXIQUE. SEPTEMBRE 2014