L'Incroyable Beauté de Marisol


Ô Marisol, mon petit canari,
je ne te laisserai pas sans louange,
car je ne permettrai pas
que ta beauté enchantée
soit dévorée par l'oubli!
Or, si je ne te louais pas,
ce serait comme si je prétendais
que ta beauté était, en fait, de la laideur!


Pat où devrais-je commencer à célébrer
ta beauté,
par tes prunelles voilées d'escarboucles
ou par ton esprit,
tourné exclusivement vers la contemplation
d'objets élégants et vers les sensations rares,
réservées à l'élite des femmes?


Devrais-je d'abord chanter
le chaud oeuf d'autruche de ton visage,
à peine sorti du sable brûlant d'un désert africain
ou ton vagin plus étroit qu'une baguette
de chef d'orchestre?


Devrais-je accorder plus de place dans mes hymnes
à tes lèvres, plus ardentes qu'une pleine lune de Juillet
en Provence
ou à tes jambes, plus gracieuses
que des amphores atticiennes
ou à tes cuisses semblables à des épis en fleur?


Devrais-je me pencher
plus sur tes fesses plus rondes
que deux miroirs ronds de Murano,
que sur les deux pointes de tes seins
et sur ton clitoris, qui tous trois devenaient durs,
lorsque la pensée d'un homme
envahissait ton âme?


Devrais-je aussi faire triompher,
dans l'esprit et le coeur de mes contemporains,
ton nez plus fin qu'une plume de quetzal
ou que le voilier à bord duquel
le Quetzalcóatl ou le Serpent à plumes
retournerait à la terre mexicaine?


Ô petite colombe de mon âme,
mon doux quetzal vert,
tu m'es plus chère que le demi-jour
qui jadis rendait fascinante la beauté de ton visage,
multipliée à l'infini
par les bouches des amoureux
qui tous chantaient tes longs cheveux châtains
et tes yeux qui distillaient le nectar
de la lune de Mexico!


LE TRIOMPHE DE MARISOL

EDITIONS ENCRES VIVES. COLL. LIEU. MEXIQUE. SEPTEMBRE 2014