La Citadelle Volante


Quand, ému, Parfumé et Versicolore
au Suprême Degré,
je me couche dans mes draps tressés de Nombres Confus,
comme sous le sein intégral des Filles Prodigues,
Cent mille baies de Fleuves Epanouis,
truffées d'alluvions d'or,
s'en vont bénir la Fontaine la plus profondément
Verte de mon Esprit
où soufflent les Séditieuses Forêts Celtiques
et Germaniques,
baigneuses de ma Lumière-Mère Wisigothique,
aux Arbres Révolutionnaires,
Portes des Sons du Monde,
Sirènes d'alarme de la Luxure,
Alignements à perte de vue de Francs-Bourgeois
rassemblés à l'appel précipité de la Vénus Transalpine,
Boomerangs Géants, Jeux de Paume Universels,
Armes Vives de Guerre munies de têtes de fécondation,
Balles d'Aventure, Bombes Blanches de Pureté,
Tourbillons de Palestre Infinies,
Lâchers de Palettes Unicolores,,
Solennelles Arrivées d'Yeux,
Violentes Planètes Libidineuses, Batteurs d'Azur,
Bronzes Vibreurs dont sont faits
les plus gros pétales
de toutes les Cathédrales Impassibles et Cruciales,
entraînées par le Gulf Stream
comme des Vestales Supra-marines confirmées
dans leurs Coiffures traitées au Clair d'Amour,
Corps Intransigeants de Royaumes tendus
de toutes leurs Forces Paradoxales
parties de toute part d'eux-mêmes,
comme des Conjurations Héréditaires
de Constellations Divergeantes
et des Faisceaux de Magnificence Exemplaire,
Grands Fauconniers des Vents,
Gonfaloniers de l'Immensité montant
jour et nuit la garde sous les Remparts
d'Acier de la Ville,
montés sur leurs Noires Cavales,
en tant que Barricades de Sang,
des Civilisations à revenir éventuellement
et Bastions Imprenables
de la Terre Matinale et Héliotropique,
Beaux Bafoueurs, Irréfragables
et Inamovibles Adversaires,
Laocoons Eternels du Désert Honni,
Enormes Condottieres lourds de
leur propre Audace,
et des Formidables Montagnes ou Abîmes
que leur Folle Bravoure transperça,
Vaisseaux Perpendiculaires dont le tiers seulement
de l'Armature est visible
à la Raison Assise et Nue,
les deux tiers restants s'éloignant
vers une Ombre quasi-surnaturelle, quoique réelle,
Unis par les liens de la Jalousie Réciproque
et de la Musique Druidique qui leur est Commune
aux Plus Hautes Cataractes de Pierre,
Coeurs chauds des Vivats adressés
à la Vie la plus Vaste,
Arbres Consubstantiels à la Victoire,
quand le Succès aux Armes Diverses
devient une question de beauté,
et la Beauté la Personnelle Question,
L'Objet de Convoitises dont la Nature
m'est Terre Irrédente!

Car, je suppose comme but des Guerres de Passion
une Agilité Ardente, Une Fragilité Conquérante
et une Sveltesse Suprême,
dont la Taille de Cygne allongée à l'infini
monterait le plus haut possible dans l'Espace,
comme une Ancre de Nuée qui prendrait le large du Ciel,
et ne s'arrêterait que dans les lacs les plus ruisselants,
en les plus fins filets d'Ariane,
où règne l'Eau-Soleil, Horloge du Verbe,
et son Fils, le Feu de Braises de Cristal,
allié aux gestes minutieux des Parfums!

Elles partiraient du Lieu de Pénétration,
de l'Endroit de Jouissance Laborieuse,
du Fourré le plus Honteux de la Richesse Coupable,
de l'Ombre la plus Concupiscente,
Seule détentrice du Temps Vrai,
et Maîtresse Animalière
des Sous-Continents du Silence!


LE SACRIFICE DU SOLEIL

ACHEVE D’IMPRIMER
EN JUIN 1979
SUR LES PRESSES DU CASTELLUM
8, RUE DE BERNE A NIMES.
EDITIONS SAINT-GERMAIN-DES-PRES
110, RUE DU CHERCHE-MIDI-75006-PARIS.