La Croupe Sans Pareille
Ta croupe monumentale est
le pavillon de lumière
qu'un archange déploie
au-dessus de la tête du croyant
qui, ayant prononcé les formules islamiques,
fait ses ablutions rituelles
en vue de la prière,
toujours, au matin comme au soir,
dirigée vers la Mecque!
C'est que ta hanche est
la porte triomphale de ton âme,
comme la Fatiha est
la porte du sublime Coran,
ce Livre de la Révélation
où le Verbe d'Allah apparaît
dans sa nudité,
de même que ton corps,
se dépouillant des voiles de l'illusion,
apparaît nu à mon coeur,
fait de terre de la Kaaba!
Quand tu t'approches de moi,
en balançant tes fesses,
je deviens une colonne de porphyre,
de par la stupéfaction
des yeux de mon âme,
et, quand tu t'éloignes,
je me meurs comme un cygne
qui chante son dernier chant,
dédié à la Bien-Aimée!
Et quand tu secoues tes hanches,
je me plie en deux de douleur,
et je pleure de nostalgie
comme un agnelet nouveau-né
qui appelle sa mère,
brebis de son coeur!
C'est que ton bassin est
l'introduction à l'extase,
qui dure autant que les roses embaumées,
qui sont pourtant un cadeau
du Bienfaiteur des hommes
et valent autant
qu'une ascension dans l'éternité!
Et l'ombre que ton bassin projette
sur mon esprit,
a les mêmes vertus
que l'ombre d'un mûrier
sur les pelouses de l'Eden:
il me comble de fraîcheur
et m'enseigne la jeunesse,
en tant que principe premier
de la sagesse, qui est l'écho prolongé
de l'âge d'or
d'avant la Chute,
où les hommes et les femmes,
en s'enlaçant,
se baignaient dans la pureté
du soleil levant,
ou plongeaient dans la soie
de la pleine lune d'Août
en Irak,
ou s'en allaient, dans le crépuscule
de Mai,
calmes, sereins et magnifiques,
comme les astres de la nuit d'Egypte!
Ô toi qui hésites encore
à te donner,
ne sais-tu pas que donner,
en langue arabe, signifie s'enrichir?
En me donnant ta pudeur,
afin que je la garde par devers-moi,
comme un joyau princier,
tu obtiens, pour toi seule,
un empire dans cette vie
et dans l'autre,
et tu laisses libre
la joie de ton désir!
Et, ne sais-tu pas,
que le Prophète invite les musulmans
à jouir pleinement
de tous les plaisirs terrestres?
Sous les nues pourpres
qui sont les palais et les temples
de l'Islam victorieux,
reconsidérons nos anciennes croyances
concernant la chasteté,
et ne voyons plus en elle
que le péché de castration!
Or, se châtrer,
c'est tuer Dieu en nous!
Joignons donc
nos deux lascivités,
comme pour une rupture de jeûne
pendant les nuits du Ramadan,
où tout ce qui est licite
est permis,
car nécessaire et légitime!
ISLAM
EDITIONS ENCRES VIVES. NOVEMBRE 2004