La Poule de Dieu


Du sang mélangé
des deux paonnes de ton buste
naît le serpent de mon phallos!


Et celui qui mangera ce serpent
connaîtra le divin langage des oiseaux,
tant l'ampleur et la consistance
de tes seins
donne à l'homme bienheureux
qui les a épousés
la volupté de se sentir
comme un Dieu
monté sur la cavale du Ciel!


Or, tes seins ne sont pas
des fruits trop verts
et trop acides,
ni prêts à tomber et pourris,
mais à point,
ayant mûri en le temps
qui leur est propre!


À point aussi est la terre grasse
du mont Oropos de ta croupe
que le soleil penché de l'automne
dore avec un plaisir non dissimulé,
voire avec une ostentation stupéfiante!


Oui, ta hanche est le népenthès
des amoureux brûlés par ton coeur
qui incendie de son pouls précipité
tes fesses scandaleusement tendues
comme les voiles de la nef
de ton ventre
que je gouverne de mes mains
qui te caressent
tout le long de ton dos
et jusqu'à Ton anus de pourpre
où dansent les daurades royales
de la mer élyséenne et paradisiaque
et qui, quand tu marches
en te balançant fortement,
luit telle la pleine lune d'Août,
effaçant les étoiles mineures
de sa merveilleuse lumière
révélatrice du haut relief
de ta chair embaumée!


Oui, telle la flamme du foyer
en hiver,
ton corps brûle
en réchauffant mes muscles transis
et en revigorant mon esprit
laissé à l'abandon,
à cause de l'excès de solitude,
comme un gland d'Espagne
sur un sentier de chevrier,
semé de chardons
et de quelques roses
d'autant plus éclatantes
qu'elles sont esseulées!


Ô jeune femme pure comme Marie,
repose-toi
après cette union qui a changé ta vie,
oui, repose-toi dans mon doux giron
où je te bercerai
comme la troupe des chérubins
la Vierge, la Poule de Dieu
pleine de tendresse pour les anges,
ses poussins nouveaux-nés!


LES FAUCONS DE FEU

RECUEIL INEDIT. NOVEMBRE 2005