L'Arc Royal


Tu es la corde de l'arc
d'une guerrière scythe
tendue vers mes prunelles
qui se baignent dans ton intense lumière,
Ô Gloire du matin
et du soir,
Vénus Erycine,
Aphrodite Cythéréenne,
Cypris splendide!


Or, le plaisir auquel j'accède
en ayant mes regards fiévreux
fixés sur toi
équivaut à un séjour
au milieu de jeunes filles
toutes nues
évoluant entre des colombes
aux ailes non rognées
ou parmi des Nymphes des bois
et des eaux
qui se poursuivent dans les forêts
autour des ruisseaux riants
à l'onde cristalline
ou entre des oiseaux aquatiques
qui viennent les épouser
de leurs becs d'amour
sur les prairies verdoyantes!


Oui, la volupté que je retire
de la contemplation de ta croupe
large comme la pleine lune
est supérieure à la volonté ressentie
lors d'un voyage à travers l'Eden
aux pelouses lisses et infinies
ou d'une longue visite
aux Champs Elyséens
habités par les héroïnes et les héros
de l'humain Drame
ou d'un merveilleux séjour dans l'Olympe,
parmi les Déesses éprises
des aigles au vol royal
et des aèdes apolliniens
au carquois toujours plein
de flèches lyriques extraordinaires!


Ô divinité sublime,
ouvre, je t'en conjure,
ouvre ton huis
à mon désir
et ensemence la plaine d'Hémonie
pour qu'à la belle saison
j'y cueille des fleurs sauvages
et des épis de blé!


ODES SOLAIRES

RECUEIL INEDIT. DECEMBRE 2005