À Une Jeune Cairote


Ta hanche, ô belle Cairote
dont je suis le captif,
oui, ta hanche est une amphore
remplie à ras bord
de rosée de lune
qui embaume comme la rose du matin,
comme le jasmin de la nuit d'été,
comme le narcisse du printemps,
comme la camomille d'Avril
et comme toutes ces essences du paradis
que sont l'encens, le myrrhe,
le benjoin de Chine,
le santal indien
et l'ambre né du cachalot!


Or, ta croupe, ô dame d'Egypte
que sincèrement j'admire,
est un vaisseau sphérique
qui voyage entre les Pléiades
et les Thyades,
dans la constellation du Taureau
dont l'ascendant sur tout mon être
est manifeste!


Car, c'est le signe zodiacal
que les savants associent à Vénus
et à la montée
des sèves vernales
durant le beau moi de Mai
où chantent les rossignols amoureux
aux belles de leur âme!


Oui, ta hanche est une montagne
grasse, bien arrosée
et riche de toutes sortes de fruits
que font mûrir les alizés
qui y soufflent dans la béatitude
tout au long de l'année!


Et, non seulement,
ô Bien-Aimée de mon coeur
lyrique à souhait,
ta hanche évoque une montagne tropicale
à Ceylan ou à Bali,
elle suggère aussi heureusement
un étang limpide
dont ton anus serait
le lotus central
et principal
et ta vulve
la houri qui s'y blottit
au milieu des molles herbes aquatiques
et des poissons rouges
ou des carpes qui y nagent
avec une grâce d'apsara,
et sous l'Etoile du Soir
qui n'est autre
qu la Déesse de Chypre!


LE PONT DU SOLEIL

RECUEIL INEDIT. OCTOBRE 2006