Le Jardin De Loumbini


Tu naquis au jardin de Loumbini,
le jardin même
où vit le jour le Bouddha!

Les plus blancs jasmins
t'ont parfumée,
de la chevelure aux orteils
que tu teins en pourpre,
comme les lèvres de l'Eveillé!

Ta bouche a la fraîcheur des jujubes
caressées par la brise
descendant des montagnes
dans l'été hindou!

Un immense arc de triomphe,
fait de branches de platanes d'Asie,
salue ton arrivée dans mon palais
de marbre rouge,
où je t'attends,
entouré de chiens de Chine,
pareils à des dragons,
et d'esclaves persanes toutes nues,
portant des bouquets de roses
et des guirlandes d'oeillets,
et ayant des visages de neige
sous la lune pleine,
et des corps de givre
sous le soleil du printemps himalayen!

Cependant, sur le sable bleu
de ton jardin natal,
se profile l'ombre de tes dents,
pareilles à de petits nuages blancs
ou à des rocs
taillés dans le granit de Kailasha!

Et toi-même, tu es la flamme
du flambeau céleste
qui ne s'éteindra
qu'au jour de la Résurrection
pour se ranimer l'aurore suivante,
comme une aile d'oiseau immortel!


L'AOUD DE LA LANGUEUR

RECUEIL INEDIT. JUIN 2004